Chanson archaïque pour Madame

Chanson archaïque pour Madame

Vous faire sourire,Madame,
Et vous faire rire aussi,
C’est ce à quoi mon âme
S’efforce à ce jour d’hui.
N’y voyez là nulle arme
Pour nuire à votre vie :
Je suis sous votre charme,
Noyé dans votre nuit.

Je n’aspire, Madame,
Qu’a servir votre vie,
A essuyer les larmes
Qu’engendrent vos ennuis,
A soulager votre âme,
Vous protéger d’autrui,
Vous prévenir des armes
Que lève l’ennemi.

Et enchaîner, Madame,
Ma vie à votre vie,
Être le seul gens d’arme
A vos ordre soumis,
Bouffon, faiseur de charmes,
Dociles à vos envies,
Page et valet, Madame,
Gardien de votre nuit.

Car vous m’avez, Madame,
D’un sourire d’un seul ris
Asservi à votre âme
Depuis ce jour d’hui
Et fi si l’on me blâme,
Fi si sur moi l’on rit,
Je ne désire, madame,
Que vous faire dire oui.

Pleurs

Pleurs

De longues et lourdes larmes d’ambre
Coulent au bas des pins immenses
Et des mes yeux rougis

Et leurs têtes hautaines frissonnent frileusement
Comme frémit mon corps
Dans le matin glacé.

L’hiver agonisant a réveillé les pleurs
Des arbres filiformes et des mes yeux
Rougis

Et le printemps naissant fait rejaillir la sève
Le long des troncs oblongues
Et de mes joues creusées.

Pourquoi pleurent les pins
Quand le printemps revient ?

Les Landes de Gascogne

 Les landes de Gascogne

 L’océan végétal moutonne à l’infini
Sous le ciel enivré de la lumière du jour,
Pas un souffle de vent et pas une âme ici
Rien que le chant des pins, de leurs branchages lourds.

Les pignes chaudes éclatent et l’écorce; les troncs
Grincent en se dandinant, imperceptible vie.
Dans l’air évanescent quelques parfums abscons
Brûlent, ectoplasmiques, et le grépin languit.

Un peu de l’univers a déposé ici,
Dans l’inhumanité de cet océan vert,
Quelques rêves astrales, une parcelle d’infini,

Et un soupçon d’ailleurs que les arbres balancent
quand le soleil s’efface pour faire place à la nuit
Où brillent les étoiles comme autant d’espérances.

Vacances aux îles

1. Sous mon palmier de pauvre autochtone
J’attends le touriste argenté,
J’attends qu’il descende downtown
Pour y brûler sa monnaie.

Refrain : Roulez les ukulélé,
Dansez jolies vahinés,
L’âge d’or est arrivé
Que fleurissent les colliers.

2. Un gros touriste à la peau blanche
Viendra me dire : « Toi m’amener
Pécher au large » et une main sur la hanche,
Me donnera dix billets.

3. Bredouille crevé et coup d’bambou,
Ce homard à l’américaine,
Paiera pour voir tourner les boubous,
Fier comme un coq avec Germaine.

4. Puis le touriste est revenu
Chez lui fauché, crevé, bronzé,
Persuadé d’avoir bien eu
Les îliens qui l’ont berné.

5. Sous mon palmier de pauvre autochtone
Je regarde le soleil se coucher
Sur la mer au chant monotone,
Tous les paradis son exploités.

La Chanson des rues

Je suis passé sonner chez toi
Au 20 de la rue Jean Soula
Mais tu étais déjà partie
En douc’ par la rue Jules Mabit

Puis le hasard guida mes pas
Vers la très triste rue du Hâ
Et j’ai pu chasser mes soucis
Dans la jolie rue d’la Merci.

Dans les rues de Bordeaux,
Dans les rues, ma chérie,
Dans les rues de Bordeaux
Sans toi, Amour, je dépéris…

Heureusement rue Sainte Catherine
j’ai rencontré la belle Sandrine,
on s’est prom’né rue Porte-Dijeaux
Puis elle m’a dis: ha, j’ai trop chaud!

Elle m’a am’né rue Saint Rémi
Où elle a son petit logis,
On a pris l’chemin du Paradis
En haut de la rue Saint Rémi.

Dans les rues de Bordeaux,
Dans les rues, ma chérie,
Dans les rues de Bordeaux
Sans toi, Amour, moi je m’oublie…

Je suis r’passé rue Jean Soula
Au 20, pensant qu’tu n’y étais pas
Mais par ta fenêtre je vis,
Dans la ruelle de ton lit,

Un grand balèze qui t’embrassait
Comme dans une rue sombre des quais.
Je suis r’parti rue d’la Merci
Pour tenter d’chasser mes soucis…

Dans les rues de Bordeaux,
Dans les rues, ma chérie,
Dans les rues de Bordeaux,
Sans toi, Amour, moi je t’oublie…

Phi-Phi à Talence

La classe de chant de Blanca Fernandez vous propose l’oeuvre Immortelle d’Albert Willemetz et Henri Christiné : Phi-Phi.

Représentation unique le vendredi 14 juin à 20 heures 30 à l’Espace François Mauriac, rue du Professeur Arnozan à Talence.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Qu’on se le dise!

Ci dessous, la troupe presque au complet:

 

Poaime ukulélesque

L’ukulélé que Luca* a

Mon ami Luca a un ukulélé laid.
Hou ! Qu’il est laid l’ukulélé de Luca !
Pourtant Luca l’aime son ukulélé
Car s’il est laid l’ukulélé que Luca a,
Son son suave s’avère exquis.

Et c’est vrai qu’il est laid cet ukulélé.
Oui ! C’est un uk’ cool et laid !
Et c’est vrai aussi que son son est exquis
Son son susurré est suave à souhait, si !

Aussi Luca le sonne chaque soir chez lui
Son laid ukulélé au son suave, exquis,
Il le sonne en sifflant entre ses dents, Luca :
J’aime le son  d’l’uké le soir au fond d’chez moi.

*Prononcer Louca, à l’italienne.

Mais qu’est-ce donc qu’un Roucoulélé ?

Le chant du roucoulélé le soir au fond des bois

Cousin du ukulélé (prononcer oukoulélé ou ioukoulélé comme on veut ou comme on peut), le roucoulélé est une « petite guitare hawaïenne imitant le chant de la tourterelle » (1). Il est utilisé dans le monde entier pour accompagner le chant des zhumains depuis au moins un siècle et des poussières. Nous l’avons zadopté, François et moi, pour accompagner nos voix zenchanteresses en raison de ses sonorités zagréables et de sa complexité de jeu (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein, je vous le demande?). Il s’agit d’un petit instrument en bois et à 4 cordes frottées, pincées ou battues (c’est comme on veut) qui, donc, ressemble à s’y méprendre à un ukulélé, au son près. On peut s’en procurer chez tous les bons marchands de roucoulélés, à des prix variant de modique à très cher (2). Les nôtres sont faits et vendu en Europe dans des bois zeuropéens par des cousins germaniques regroupés au sein d’une société nommée Risa.
Intéressant, nan?

Michel

(1)   Le pornithorynque est un salopare, Alain Créhange, Editions Mille et une Nuits, 2004; voir aussi le site d’Alain Créhange.
(2)    Tout savoir sur le roucoulélé et son cousin l’ukulélé.